Liam & Lauren Հ L'innocence et la naïveté des enfants nous perdra

Soirée courses ! Et c'est toujours le bordel avec mes deux petits monstres préférés. Je ne peux rien faire sans eux en même temps. A chaque fois que je les laisse pour aller au boulot, ils me manquent terriblement. Ça me fait d'ailleurs un peu peur, j'ai peur de devenir une mère poule, encore plus qu'avec Matthys. Mais c'était à prévoir que je le sois encore plus avec mes propres bébés, vu comment j'ai toujours été avec mon petit frère. J'étais heureuse d'ailleurs d'avoir quitté mon mari et de l'avoir rejoint ici. Cela ne faisait pas bien longtemps que j'étais en ville, mais je m'y plaisais déjà.
Je venais de finir le boulot et j'avais récupéré les garçons au centre aéré pour filer direct au centre commerciale, faire les grandes courses du mois. Heureusement ils ne sont pas encore très grands, mais quand ce sera le cas, je sens que les grosses courses se feront toutes les semaines. Mais je ne me plaindrais jamais pour eux. Ils sont toute ma vie, et je suis bien heureuse que mon idiot de mari ne les réclame pas. Ça m'évite du stress en plus. J'en ai déjà assez en étant mère célibataire, et avec deux petits garnements ce n'est pas toujours facile. On était dans les rayons laitiers, tous les deux incroyablement calme dans le cadi juste devant moi. Un peu plus et ils s'endormaient. Fallait dire que ça faisait carrément du bien, je n'avais même pas besoin de suivre ma liste pour me rappeler quoi acheter. Au moins ils se dépensent et s'amuse pendant la journée. Moi j'ai affaire à des affreux dragueurs parfois et c'est légèrement lourd. Mais bon, c'est mon métier et je l'aime. J'avais eu à peine le temps de rentrer prendre une douche, enfilé une légère robe d'été et des escarpins de la même couleur. Déjà que je passe toute la journée à masser des clients et à plat, il me fallait ma hauteur du jour et c'est fou comme ça fait du bien.
Le lait ... Hop, le plus digestif pour les petits chous et pour moi par la même occasion. J'avais les bras tendu vers le lait en question et je le trouvais lourd aujourd'hui. Alors que je faisais le tour du cadi pour le déposer à l'intérieur, j'aperçus une tête blonde, de profil. J'en ai lâché mon pack de lait. Et bam sur le pied ! Quelle idiote ! Dos de merde, qui me fait devenir lourd la moindre petite chose. Je lâchais un petit cri alors mes gosses commençaient à rire. J'aurais bien ri avec eux mais le blond m'intriguait bien trop. Et c'était lui ? Et si c'était Fabio ? J'avais une boule qui se formait dans mon estomac. Non je n'avais pas envie qu'il revienne, qu'il reprenne mes bébés.

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Ça fait quelques jours que je me dis qu’il faudrait peut-être que j’aille faire des courses, mais je n’ai jamais le courage. C’est vrai que c’est le cas de nombreux hommes mais depuis le temps que je n’ai pas vécu avec une femme, il a bien fallu que je m’y fasse. Les courses, le ménage… ça me connait tout ça ! Je ne veux pas imposer tous ces trucs à Casey, elle a bien assez du lycée en période scolaire et puis je ne veux pas l’embêter avec tout ça, elle est jeune, faut qu’elle profite. Heureusement que quand je me décide à aller au centre commercial, que je n’ai pas d’enfant à y traîner, sinon je pense que j’y passerais des heures. Sauf que c’est pas le cas, pas de gosses, pas de femme.

Finalement, une petite voix me dit « faudrait peut-être te bouger, où y aura plus rien dans le frigo ». Bon… Je me lève péniblement du canapé. Il fait vraiment chaud en ce moment et c’est pour cette raison que je réduis mes efforts. Or, je ne m’empêche pas d’aller au parc pour courir pendant plusieurs heures. Depuis des années, j’en éprouve un besoin quotidien, sinon je ne me sens pas en forme. Je dois me sentir en vie car j’ai frôlé la mort de bien trop prêt il y a quelques années…

Je prends la voiture jusqu’au centre commercial et heureusement, il fait moins chaud que cet après-midi alors on peut dire que j’y vais avec la patate ! En arrivant, je commence par les rayons les plus chiants d’après moi, c’est-à-dire : fruits et légumes. Faut peser les trucs, tout ça. Ça a vite fait de me prendre la tête ! Puis je vais vers les laitages et prends le nécessaire, lait, crème fraîche et surtout, crème fouettée. Je dépose le tout dans mon charriot et j’entends un bruit sourd tout à coup, comme si quelque chose venait de tomber. Je tourne la tête vers la droite et m’aperçois qu’une femme a fait tomber son pack de lait. Etant donné que je suis galant, je vais l’aider à ramasser. Des petits qui me semblaient être ses enfants s’étaient mis à rire mais elle avait l’air très mal à l’aise. Je m’empressais de lui demander, en la fixant, puis je m’approchais un peu :

« Est-ce que ça va ? Vous êtes toute pâle… »

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Je me sentais conne, vraiment. De un parce que j'ai pas été capable de porter un pack de lait, et que je m'étais ridiculisé devant cet homme qui pouvait être facilement mon mari. Mais alors que j'essayais de me pencher et qu'on aurait dit une vielle mémé, j'entendis une voix. Je me suis retournée et ce n'était pas mon mari. Mais je restais bloquée dans son regard un peu perplexe. Les gosses riaient toujours. Heu oui ... Oui je crois. Je continuais de le regarder sans vraiment prêter attention au fait qu'il venait de me dire que j'étais pâle et que j'avais toujours ce satané pack de lait à mes pieds. Je ne savais pas quoi dire, je me doutais bien que je devais lui faire peur à le regarder à la limite de la peur, mais j'arrivais pas à me contrôler, c'était fou comme la ressemblance était frappante. Ça me retournais l'estomac, une sensation très bizarre. C'est Papaaaa il est revenuuuuu ! Je me retournais direct vers mon bébé qui venait de crier ça. Les yeux émerveillés de Mirko me firent bien comprendre qu'il croyait que c'était son père qui était à nos côtés. Manquait plus que ça ! Il allait vraiment nous prendre pour une famille de fous. Je m'avançais alors vers Mirko, prenais ses deux joues toutes rouges dans mes mains et lui murmurait Non mon amour ce n'est pas lui. Il est loin, il est resté à Washington, à notre ancienne maison. Il y avait dans ma voix autant de tendresse que de tristesse. Oui ça me faisait mal d'avoir laissé mon mari, mais je ne supportais plus notre mariage. Il me fallait prendre l'air avec mes deux amours. Je relevais la tête, lâchant mon bébé, mais restant près de lui, pour dire au grand blond qui était venu m'aider. Je suis désolée. Vous ressemblez énormément à mon mari, et c'est assez ... Déconcertant. Je tirais une tête bizarre, tout en essayant de sourire à l'étranger. Je me sentais super gênée, désolée pour lui d'être tombé sur nous, mais j'avais essayé d'être polie et de me reprendre un peu.

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Elle me fixait, droit dans les yeux. Comme si j’étais un monstre et que je l’effrayais au plus haut point… Je ne me souviens pas avoir eu cet effet-là sur une autre personne avant, c’est vraiment étrange. Alors, je ramassais le pack de lait qu’elle avait laissé tomber en paraissant surprise par ma présence, puis le déposais dans son charriot. Jusqu’à temps qu’un des petits dise que Papa était revenu… Ce qui me fit vraiment un drôle d’effet. Du coup, j’étais mal à l’aise à mon tour. Merde, ça ne m’est jamais arrivé ce genre de truc… ! Est-ce que je dois m’inquiéter ou je ressemble juste beaucoup trop à ce monsieur ? Oulala… Je commence vraiment à me poser des questions. Ça m’étonnerait que je sois père, ça fait quelques temps que j’ai arrêté de papillonner ou alors on m’a drogué pour que je consacre plus de temps à ma vie sentimentale… !

Ça me brisait le cœur de voir le gosse avec des yeux brillants comme ceux-là en croyant que son père était revenu alors que ce n’était pas du tout le cas. Avec la tendresse digne d’une mère, la jeune femme allait vers le petiot en prenant son visage dans ses mains en lui disant que je n’étais pas celui qu’il pensait, que son père était resté à Washington. Alors j’en déduisais que les parents de ces enfants qui semblaient adorables, s’étaient séparés. Quel dommage… Je me demande comment les bouts de chou vivent cette situation. Je n’ai jamais connu ça, donc je ne peux pas vraiment les juger et ce n’est pas mon but. Ça me faisait aussi mal au cœur de savoir qu’un homme pouvait rendre une femme aussi malheureuse, vu le ton qu’elle avait employé en parlant à l’enfant. Elle relevait la tête vers moi en m’expliquant que je ressemblais à son mari, ce que je redoutais… Il me restait plus qu’à prier pour que ce ne soit pas une ordure sans nom même si je sais très bien que je suis loin d’être exemplaire !

« Oui… Je dois vous avouer que je trouve ça assez déconcertant pour moi, aussi… »

Je la regardais avec un sourire qui se voulait amical, pour la rassurer – même si j’étais plus que troublé à l’intérieur – et j’espérais que ça fonctionnerait. Je décidais de me présenter, mais pas pour lui prouver que je n’avais rien à voir avec son plus ou moins mari.

« Ne vous en faites pas, ça arrive. Je m’appelle Liam, enchanté. »

Pourvu que j’arrive à détendre l’atmosphère rien qu'avec une chose simple comme celle-ci…

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Le fait que l'un de mes bébés croit que son père est revenu, ça me faisait mal au cœur. Ils doivent se sentir abandonner, surtout que leur père s'était toujours bien occupé d'eux. Mais je doute qui leur ai donné tant d'amour que ça, pour nous laisser partir si facilement. J'avais en quelque sorte espéré que ce grand blond soit lui, qu'il soit revenu pour ses gosses, et une sorte de déception avait fait surface par conséquence en voyant que ce n'était pas lui. J'avais envie déjà de leur trouver un autre papa, un qui les aimerait vraiment, un qui ne les abandonnerait pas si jamais entre leur maman et leur papa ça n'allait pas. Le fait d'avoir vu son sosie me remuer l'estomac et je ne me sentais plus tant en forme que ça. Il allait falloir que je me ressaisisse et vite. J'étais persuadé que mon teint normal n'avait pas réapparu, mais il allait bien falloir que ça soit le cas. J'avais déjà bien assez fait vivre d'émotion à cet homme pour en plus lui rajouter mon malaise. Il m'avoua que lui aussi se sentait déconcerté et je le comprenais. Ça ne devait pas lui arriver tous les jours qu'on le prenne pour un père, ou même qu'on l'appelle papa alors que ce ne sont pas ses gosses. Je lui souriais faiblement, me sentant un peu gênée encore pour lui. Il finit par se présenter et ça me fit plaisir quelque part qu'il ne prenne pas la fuite face à nous, pauvre fous abandonnés. Bien que ça soit moi qui soit parti ... Enfin bref. Je lui tendis la main et me présenta à mon tour. De même. Moi c'est Lauren, et mes deux garnements, Virgil et Mirko. Lui dis-je tout en les montrant. Bon il n'allait certainement pas les reconnaître vu la ressemblance, mais bon, c'était plus par reflex qu'autre chose. D'ailleurs, fallait croire que la politesse rentrait dans leur petit crâne puisqu'ils lâchèrent en cœur un bonjour de malade. Chose qui me fit rire et me détendit un petit peu. Merci encore pour le lait. J'ai du mal parfois à porter des objets un peu lourd ... Au moins je changeais de sujet, mais j'avais un peu honte de ne pas réussir à porter ce genre d'objet quotidien.

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Je ne comprends pas pourquoi j’aurais dû prendre peur tout ça parce qu’on m’avait confondu avec un autre homme… Surtout que je n’avais jamais rencontré cette femme, donc je n’avais aucune raison de m’en aller. Elle me tend la main que je lui serre avec une poigne moins forte qu’à mon habitude, comme si j’avais peur de la casser. Elle dit être enchantée à son tour et se présente. J’apprends qu’elle s’appelle Lauren, je trouve que c’est un joli prénom. Ceux de ses enfants sont beaux aussi : Virgil et Mirko. Je ne sais pas trop comment les distinguer, ce sont de vrais jumeaux je crois alors ça rend la tâche un peu plus difficile. Les enfants me lâchèrent un « bonjour » en même temps ce qui paru avoir un effet apaisant sur leur mère. Je me mettais à rire aussi. C’est trop mignon à cet âge-là, et tellement naïfs… ! Je les salue en bonnes et dues formes d’un :

« Bonsoir, les garçons. »

Avant de reporter mon attention sur Lauren qui me remercie de l’avoir aider à porter son pack de lait. Je fais un signe de la main en disant :

« Je vous en prie. »

Je ne sais pas trop quoi dire, je prends un pack de lait et le dépose dans mon charriot avant de lui jeter un regard en posant la question qui me vient le plus naturellement. Non pas « ça vous dirait de prendre un verre avec moi ? » ou ce genre de choses, non. Juste celle que je pose à quasiment toutes les personnes que je retrouve ou que je rencontre ici.

« Ça fait longtemps que vous êtes à Cougar Town ? Il ne me semble pas vous avoir déjà vus auparavant. »

C’est tout bateau, ça parait sûrement neuneu mais bon… C’est déjà mieux que de parler de son ex.

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L'avantage avec les gosses, c'est qu'ils oublient vite et se concentre vite sur autre chose qui les intéresses, et en l’occurrence pour l'instant, c'était mon sac. Mirko commença à fouiller, et bien sûr son frère fit de même. Je leur laissais donc un moment, histoire de pouvoir parler tranquillement avec ma nouvelle rencontre du jour. Le fameux Liam leur avait adressé un bonsoir et hop ils n'étaient plus parmi nous, et avait trouvé un nouveau sujet d'observation. Ça me faisait toujours un peu rire ce genre de comportement qu'ils pouvaient avoir. Puis le blond prit à son tour un pack de lait qu'il déposa dans son cadi, et me demanda par la suite si ça faisait longtemps que j'étais dans cette ville, puisqu'il ne m'y avait jamais vu. La ville était-elle si petite ?! Peut-être. Je ne pouvais pas vraiment savoir, vu le peu de temps que j'étais ici. Je viens de Washington, et je viens d'arriver. Enfin, il y a deux semaines maintenant. J'ai voulu m'éloigner de mon ancienne vie un peu et surtout profiter un peu de mon frère. C'était vrai, en partie. Oui mon frère me manquait quand j'étais encore là-bas, mais ma nouvelle vie de famille me convenait assez à l'époque. Aujourd'hui que je suis seule avec mes bébés, je suis bien heureuse d'être venue proche de mon frère, alors que j'avais le reste de la famille à Washington. C'était au moins une bonne raison de me rapprocher de lui de nouveau et que mes deux blonds profitent de leur oncle aussi. Vous êtes ici depuis longtemps vous ? Et vous faites quoi dans la vie ? Vous avez la carrure d'un soldat ! Dis-je avec un petit rire. Je commençais à bien trop parler moi, il allait finir par croire que je ne voulais plus le lâcher. Mais bon, c'est toujours agréable de la compagnie de plus de quatre ans (a).

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Comme d’habitude, je me demande d’où mes connaissances viennent et comment se fait-il qu’elles aient atterris à Cougar Town. Evidemment, je pose la question comme je ne peux pas me retenir. Je me rends compte que je n’aurais pas dû quasiment instantanément. Je me dis que j’aurais peut-être mieux fait de m’en aller après l’avoir aidée à ramasser son pack de lait. Je découvre que Lauren vient de Washington – je devrais y aller un de ces jours, c’est quand même notre capitale – et qu’elle vient de débarquer en ville. Elle dit avoir voulu de son ancienne vie et qu’elle est venu en partie pour être avec son frère. Qu’est-ce que je comprends cette volonté de tout plaquer pour faire quelque chose de nouveau ! Il faut dire qu’après être rentré de l’armée et avoir découvert que ma copine de l’époque m’avait trompé avec mon meilleur ami m’avait fortement encouragé à quitter Bâton-Rouge. Pourquoi aurais-je voulu rester en sachant ça ? Ça avait été une occasion pour prendre un nouveau départ et je ne regrette pas de l’avoir fait. C’est vrai… Où est-ce que j’en serais si j’avais décidé de rester ? J’aurais pu prendre un tout autre chemin, comme reprendre mes études de médecine afin de devenir chirurgien, de me donner une nouvelle chance de sauver des vies, de protéger les autres. Mais non.

« Oh je vois… Vous êtes toute nouvelle donc. Si vous avez besoin d’un guide… Je suis ici depuis quelques temps déjà. »

A sa dernière réplique, je deviens froid et distant… Je ne sais pas comment réagir, je reste de marbre quand elle me dit que j’ai la carrure d’un soldat… Je reste impassible. Elle ne croit pas si bien dire. Si seulement elle savait la vérité ! Comment lui dire qu’elle a raison ? J’ignore pourquoi je me prends la tête. Quoi que… J’ai bien ma petite idée, c’est juste le traumatisme qui revient et si je ne fais pas de cauchemars cette nuit, ce sera un miracle. Je garde ce même visage dénué d’émotion pour répondre à ses questions.

« Et ce n’est pas pour rien. J’étais soldat il y a quelques années et désormais, je tiens l’école de dressage canin ici, à Cougar Town. Je suis arrivé depuis quelques mois en fait, je viens de Louisianne. »

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C'était la première personne que je rencontrais depuis que j'étais arrivée, hormis mes collègues et patients, et fallait bien avouer que le premier abord avait été assez bizarre. Mais ça me rassura quand il engagea la conversation en me posant une question, même si elle aurait pu paraître un peu indiscrète. Je m'en fichais, je voulais me sociabiliser et ne pas passer pour une rabat-joie qui veut se renfermer sur elle-même le temps d'oublier un peu son mari. Il n'y avait qu'une seule solution à ça et c'était de rencontrer de nouvelles personnes. Heureusement pour moi, Liam n'avait pas eu peur face à ce qu'il venait de se passer, alors nous avions engager agréablement la conversation et j'en avais assez dit sur ma situation actuelle. Il me proposa ensuite de me faire visiter la ville, en quelque sorte. Je suis sûre que ce sera mon frère qui en sera plus ravie que moi ! Je suis un peu trop mère poule avec lui, alors s'il peut se débarrasser de moi pour quelques heures ... J'avais eu un petit rire nerveux, pour dire que je rigolais évidemment, parce que mon frère ne me refuserait jamais une visite. Mais si quelqu'un se propose, ce n'était pas plus mal. Enfin, tout ça pour dire que ce sera avec plaisir ! Finalement, je n'étais sûrement pas très à l'aise. Je disais un peu n'importe quoi. Fallait bien avouer que la ressemblance me déstabiliser assez et que j'avais du mal à m'en remettre. J'osais pas trop garder mon regard dans le sien plus d'une seconde. C'était vraiment gênant. Puis j'avais tout de même osé lui faire remarquer qu'il avait la carrure d'un soldat, histoire d'enchaîner plutôt sur lui que sur moi. Mais vu sa tête, je ne savais pas si j'avais visé juste ou non. Tout ce que je savais c'était que je n'aurais sûrement pas du dire ça. J'enchaînais gêne et gaffe les unes sur les autres avec lui. C'était peut-être temps de m'échapper, que j'arrête enfin les conneries. Mais avant que je puisse faire ou dire la moindre chose, il me répondit. J'avais visé juste et je ne m'y attendais pas vraiment. Je reconnaissais assez bien les carrures c'est vrai, vu mon métier, mais il m'arrivait aussi de me planter totalement. Jamais je n'aurais cru que mon mari était un sportif de haut niveau quand je l'ai rencontré. Il était bien trop fin. Enfin, avec les années, il avait pris un peu des épaules et était devenu un bien plus bel homme, comme ce Liam, chose qui évidemment me perturbait toujours autant. Puis il m'annonça alors qu'il venait de la Lousiane, un état que je n'avais jamais eu l'occasion de visiter. A vrai dire, je n'avais jamais vraiment bouger de Washington, donc bon. Et ça ne vous manque pas trop ? Je veux dire, la Lousiane ? J'avais peur qu'il croit que je parle de son ancien travail, et je savais bien que c'était un sujet délicat, autant pour avoir rencontré d'autres anciens soldats, mais aussi rien qu'à voir comment il avait réagi. Puis je me rendis compte qu'on avait toujours pas bougé depuis tout à l'heure et je voyais mes bébés s'agiter. Je rajoutais alors On peut toujours faire nos courses ensemble si vous dit ?! Un peu de compagnie n'est jamais désagréable dans ce genre de corvée non ?! Lui proposais-je avec mon plus beau sourire.

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Comme elle m’apprend qu’elle est nouvelle, je lui dis aimablement que je pourrais lui faire visiter Cougar Town si elle le voulait. Vu qu’à force, je commence à bien connaître la ville, autant que ce soit utile à quelqu’un ! Elle ajoute avec humour que son frère en sera sans doute plus ravi qu’elle parce qu’elle le couve un peu trop apparemment. Elle finit par dire que ce sera avec plaisir alors je sors un papier et un stylo de ma poche pour lui noter mon numéro. Non, ce n’est pas du tout de la drague ! C’est juste au cas-où elle serait disponible pour que je lui fasse découvrir la ville. Je lui tends « ma carte » en disant :

« Si jamais vous avez du temps devant vous pour que je puisse vous guider… Ou si vous avez besoin de quoi que ce soit. »

Je ne lui donne pas seulement ce papier pour un tour dans Cougar Town mais aussi parce que j’ai conscience que c’est difficile d’élever des enfants seuls, même si je n’ai jamais connu ça personnellement. Puis, elle me demande si la Louisiane ne me manque pas trop et j’ai envie de rire… Ce que je fais finalement d'un rire jaune. Comment mon ex ainsi que mon meilleur ami qui ont couché ensemble pourraient me manquer ? Mes parents ne me manquent pas vraiment, je crois que mon père est toujours un peu frustré que j’aie arrêté les études de médecine une quinzaine d’années avant mais je m’en fiche.

« Oh si vous saviez… Non, pas du tout. »

Je n’ose pas lui retourner la question avec Washington, j’essaie de limiter les gaffes, vu que je ressemble à son mari… Mieux vaut pour moi de ne pas en rajouter. Elle jetait un œil à ses enfants et semblaient s’apercevoir qu’ils commençaient à s’agiter. C’est là qu’elle me proposa qu’on fasse nos courses ensemble. Même si je suis un homme assez solitaire et indépendant, je ne vais pas refuser sa compagnie.

« Oui bien sûr. Je n’ai pas grand-chose à acheter mais je vais faire en fonction des rayons où vous devez vous rendre. »

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Cela faisait longtemps que je ne m'étais sentie aussi débile pour le coup. Mais ce n'était pas désagréable, surtout face à un homme qui semblait charmant, et qui d'ailleurs me donna son numéro pour que je le prévienne si jamais j'avais besoin de le guider, ou pour quoique ce soit d'autre. Je lui offris un autre sourire, et je sentis mes joues s'empourprer légèrement. Je n'avais pas vraiment l'habitude d'une telle gentillesse, je m'étais toujours débrouillée toute seule, vu le peu de choses que mon mari faisait. Non pas que je n'avais pas de vie sociale, mais mes amis et collègues me connaissaient et savaient que je refusais toujours leur aide. Mais là, ça aurait été irrespectueux. Je pris alors le papier C'est gentil de votre part, merci, je n'hésiterais pas. Puis je le avais demandé si sa ville natale et ses proches ne lui manquaient pas trop. C'était de ça dont j'avais un peu peur quand j'étais venue m'installer ici. Mais il m'annonça que non. J'ai trouvé ça un peu bizarre, et ma curiosité voulait se mettre en marche. Mais je ne connaissais Liam que seulement depuis quelques minutes, cela aurait mal placé. Je me contentais alors d'aller ranger le fameux numéro dans mon sac que mes bébés avaient abandonné pour jouer avec. Ils s'amusaient entre eux, mais je sentais qu'ils allaient commencer à râler ou à pleurer. Et quand l'un se met à pleurer, l'autre s'y met et c'est l'apocalypse. Ça m'avait toujours fait rire, mais je me devais d'être leur mère et de les consoler ou de les réprimander quand il pleurait pour rien. Il était donc temps de les occuper un peu, et de rouler. Oui ça les calmait, tout comme la voiture. Des futurs pilotes j'en suis sûre. J'avais donc proposé à Liam de m'accompagner, et un sourire s'afficha sur mon sourire quand il accepta. Il ne fit pas seulement qu'accepter, il était même prêt à me suivre. Je trouvais qu'il agissait tel un gentleman et ça faisait plaisir de rencontrer de tels hommes. Je re-commençais donc à marcher, mais cette fois-ci aux côtés de Liam et je regardais où je devais aller. Une fois dans le rayon des petits-déjeuners, je re-lançais la conversation Et ça fait longtemps que vous dressez des chiens ?! Vous avez toujours su que vous vouliez faire ça ? Je suis obligée de poser des questions, et bien sûr que je pourrais parler d'autre chose, mais je voulais m'intéresser à ma nouvelle rencontre, même si ce genre de sujet pouvait être délicat et que ses réponses ne seraient peut-être que brèves.

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Je finis par lui donner mon numéro au cas-où elle aurait besoin d’aide pour je ne sais quoi. En tant que gentleman bien sûr, pas avec le cerveau plein d’arrière-pensées. Je ne sais même plus si je suis prêt à m’engager dans une quelconque relation comme je suis assez solitaire et que je pense que j’aurais du mal à partager l’appartement avec quelqu’un. Je ne sais pas encore ce que je veux, à mon âge, ça craint… Elle me remercie en disant que c’est gentil de ma part et je me contente de lui sourire.

Puis elle me demande si la Louisiane ne me manque pas trop et c’est sans hésiter que je dis que non. Au contraire… Je suis bien tranquille et je ne me sens pas si mal ici. Quoi que, peut-être que ma mère me manque quand même, mais pas mon père. Il a toujours voulu que je sois celui qu’il aurait voulu que je sois et ce n’était pas vraiment ce que je voulais, même pas du tout.

Enfin… Nous arrivons dans le rayon des produits réservés au petit-déjeuner et je prends un paquet de café et un autre de gâteaux au chocolat – mon pêché mignon. Et elle me pose de nouveau des questions à propos de mon métier actuel.

« Depuis que j’ai emménagé à Cougar Town en fait. En fait non, j’ai commencé à côtoyer les chiens en Afghanistan et je me suis rendu compte qu’ils étaient mieux que la plupart des hommes. Alors je me suis décidé à faire ça. »

J’en ai déjà beaucoup dit et ce n’est pas mon style. Surtout qu’on vient de se rencontrer. Mais étrangement, j’ai réussi à lui révéler beaucoup de choses par rapport à d’habitude. Je lui retourne alors la question, non pas par politesse mais parce que ça m’intéresse :

« Et vous, vous faites quoi dans la vie ? »

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Alors que nous étions arrivés dans le rayon des petits déjeuners je lui avais demandé depuis combien de temps il s'occupait de ces chiens et surtout s'il avait toujours voulu faire ça au lieu de rentrer dans l'armée. Il m'annonça alors qu'il n'avait pas commencé depuis des années et qu'il avait eu cette soudaine envie quand il s'est rendu compte qu'ils étaient bien mieux que la plupart des êtres humains. Et sur ce point-là, je ne pouvais pas le contredire. Mais sa réponse était inattendu et je ne pus m'empêcher d'avoir un petit rire de compréhension. Je vois ce que vous voulez dire. Mais l'espoir fait vivre ! Oui parce que moi j'avais toujours foi en l'Homme et au fait qu'il pouvait très bien s'améliorer et surtout qu'il avait une bien plus grande force que la cupidité, l'avarice et tout ce qui faisait que notre monde connaissait encore les cris de la guerre : l'amour. C'est ce qui nous sauvera j'en suis sûre. J'étais allée chercher des céréales pour les garçons entre temps, leur préféré avec des jouets évidemment, sinon ils allaient piquer leur crise. D'ailleurs ils n'avaient pas manqué de me le rappeler quand je les avais déposé dans le cadi. Je les avais bien sûr réconforté et Liam me retourna la question pour savoir ce que moi je faisais dans la vie. Je suis kinésithérapeute. L'amour de la science et du sport combiné ne pouvait que donner cette solution je suppose. Et je ne m'en suis jamais lassée. J'en rencontre des pitres et des personnes qui n'en valent pas la peine parfois je l'avoue, mais ce n'est pas la même chose ... Non ce n'était pas aussi pire que ce qu'il avait du vivre, et j'avoue que c'était resté en travers de ma gorge et que je n'osais pas finir ma phrase. Il avait bien du comprendre où je voulais en venir. Du moins, je l'espère. Nous avons ensuite continué dans le rayon des conserves, et là, entre les haricots verts, les champignons et toutes sortes de légumes, les garçons ne pouvaient que râler. Chose qui m'amusa encore fortement. Je me mis à rire et ne pus m'empêcher de demander sur un ton un peu taquin à ma nouvelle connaissance Vous aimez les légumes ?! Non parce que vous feriez des heureux si ce n'était pas le cas ! Oui parce que lorsque quelqu'un n'aime pas les légumes, mes deux bébés en sont bizarrement tout content, comme si une bataille était gagné et que je n'allais pas leur cuisiner des légumes. Ils pouvaient toujours rêver mes petits (a)

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Je lui explique depuis combien de temps je suis dresseur et comment est née cette passion pour les chiens. J’ajoute que je me suis rendu compte avec le temps que ces derniers valent mieux que la plupart des hommes. Elle dit avec humour que l’espoir fait vivre, je me contente de lui sourire. Je préfère ne pas lui faire part de tout ce que j’ai appris sur les humains en général durant ma – courte – carrière de militaire. Ils sont d’une cruauté… Inimaginable tellement ils sont atroces.

Je lui retourne la question pour savoir ce qu’elle fait dans la vie et j’apprends qu’elle est kiné. Je découvre que c’est une passionnée de sport et de sciences en même temps, tout comme moi. Disons que les sciences m’intéressent, déjà en souvenir de mes années de médecine – études que je n’ai pas poursuivies pour partir à l’armée – et aussi parce que je trouve fascinant tous ces progrès pour guérir et améliorer le quotidien des personnes malades. Bref. Elle dit ne jamais s’être lassée de son métier, ce que je peux comprendre. C’est toujours plus agréable d’exercer une profession qui comprend une de nos passions. Apparemment, il lui arrive de rencontrer des petits rigolos et des gens qui n’en valent pas la peine mais bon… ça fait partie du métier. Je comprends l’allusion quand elle dit que ce n’est pas la même chose, mais je préfère ne pas relever.
Je lui dis dans un sourire :

« J’imagine… ! Nous avons ces passions en commun alors. »

Avant de poursuivre :

« J’avais commencé des études de médecine mais j’ai décidé de laisser tomber pour m’engager dans l’armée. »

J’ai du mal à comprendre pourquoi j’en révèle autant sur moi mais bon… Ce qui est fait est fait. On finit par arriver dans le rayon des légumes – en conserve – et elle me demande si j’aime ça. Je lui réponds :

« En tant que sportif qui se respecte, je mange assez équilibré et j’adore les légumes, fruits et compagnie… Même si comme tout le monde, il m’arrive de me laisser tenter par des choses un peu plus caloriques. »

Je termine ma phrase dans un rire. Tant pis, je ne ferai pas d’heureux !

Liam & Lauren Հ L'innocence et la naïveté des enfants nous perdra

Alors que je lui faisais part de mon métier et de mes passions par la même occasion, je fus surprise d'apprendre que lui aussi aimer les deux. Enfin, c'était évident qu'il était sportif vu son allure et son ancien métier. Toujours est-il que je lui offris mon plus beau sourire, ravie d'apprendre qu'on avait déjà des points communs. Il avait aussi apparemment commencé des études de médecine, mais qu'il avait du les arrêter pour rentrer dans l'armée. Il avait sûrement du avoir ses raisons. C'est dommage, mais ça vous aura évité dix ans d'ennui et de dur travail ! Heureusement j'en ai fait le moins possible et alterné avec le sport, parce que sinon je crois que je serais devenue folle ! Trop de choses à apprendre par cœur, c'est du pur suicide je vous le dis ! Je n'avais jamais vraiment parlé de mes études, ou du moins pas depuis des siècles, parce que je n'avais jamais bougé de Washington, et très peu avec mon mari. Mon mari qui avait arrêté de s'intéresser à moi quand on a eu nos garçons. Quatre ans dans le déni et dans l'impossibilité de vraiment parler. Mais à présent, c'était fini, je n'allais plus supporter ça. On était finalement arrivé jusqu'au rayon "préféré" de mes petits monstres. J'avais donc demandé à Liam si lui aussi il avait horreur des légumes. Quand j'eus posé ma question, mes deux blonds arrêtèrent de jouer et fixèrent le sosie de leur père, impatient et plein d'espoir. Espoir qui retomba bien vite quand Liam leur annonça qu'il mangeait des légumes et qu'il aimait ça. La tête de mes bébés me firent rire, les voir bouder de cette façon avait toujours été adorable. Il me tardait de voir comment ils allaient grandir, les hommes qu'ils allaient devenir, mais je profitais de chaque instant. Je me focalisais de nouveau sur le grand blond et lui répondais Un jour j'espère qu'ils comprendront que je ne veux pas les empoisonner mais que c'est seulement pour leur bien être. S'ils deviennent aussi sportif que leur parent, il n'y a pas de raison je suppose. Je prenais quelques boîtes de conserves, peu pour mes bébés et davantage pour moi. Puis tout en continuant notre chemin, je relançais la conversation en demandant à Liam Au fait, vous faites du sport en salle ? Vous courrez ? Ou autre chose ? Après tout, autant parler de nos passions non ?!