Le réveil fut difficile aujourd’hui, je venais de faire deux gardes de suite à l’hôpital et je m’étais endormie il y a moins de quatre heures. Cependant, les douze coups de midi vinrent de sonner. Je ne comptais pas devenir une larve passant la majorité de mes journées sans profiter du soleil extérieur. Mes paupières devinrent de moins en moins lourdes afin de pouvoir laisser entrer ce léger filtre ensoleillé, il n’y avait aucun bruits aux alentours ce qui fut vraiment très étrange. Je pris donc la décision de flâner un peu dans mon lit, profitant de la douceur des draps quelques instants en plus, mais cela fut lassant au bout d’un moment, étant d’un naturel énergique, je ne supporte pas flâner trop longtemps. Mes deux pieds se posèrent sur le sol, et me voici debout à présent, j’enfile un long tee shirt comme à mon habitude et je pris la direction du salon. A présent, je me trouvais dans la cuisine donc j’en profite alors pour me préparer un petit café bien mérité, enfin préparer est un bien mot, je me contentai de placer une simple dosette et j’attendis que le café sort dans la tasse, ce ne fut pas très compliqué. Une fois le café en main, je pris la direction du salon où je pris place dans le canapé. J’avais envie de ne rien faire aujourd’hui, pour une fois que j’avais un après-midi de repos avant de reprendre une garde le soir, j’allais en profiter pour me reposer au maximum. D’ailleurs, le programme de ce midi était d’une médiocrité accablante, c'est dans ces moments là que les bons vieux films me manque un peu car là, j’avais  eu le  choix entre un western, un film à l’eau de rose où les fins étaient déjà connus ou un programme où les personnes subissaient des supplices et devant se montrer fort, alors autant courir les rues de cette ville. La télécommande se serait arrêtée certainement sur une téléréalité, on pouvait lire sur mon visage l’incompréhension dans certaines situations, les personnes de la génération actuelle aimait se faire du mal volontairement, après un rire se fit entendre, une gamelle fait toujours plaisir à voir sauf pour la victime. Mais cela ne servait à rien que je repense à ce genre d’émissions, car lorsque j'allumais la télévision, le même zapping quotidien apparaissait. J'avais vraiment besoin de décompresser, à l'hôpital, les personnes affluèrent constamment, mais à ce rythme comment allons nous tenir ? Mais un sourire apparut soudainement sur mon visage en signe de satisfaction, en me souvent de la journée qui était ! En cet fin d’après-midi, j’allais rejoindre Liam, cet homme que je connaissais depuis tellement d’années et qui, à présent, avait une place bien différente à mes côtés. Me lançant corps et âme à la recherche d’une tenue adéquate, je laissai le naturel gagner en arborant un jean et un top turquoise, se mariant à la perfection avec ce blazer blanc que j’affectionnais tant. Mes cheveux volaient dans l’air et cet odeur fruité me suivait constamment. L’heure tournait, je pris alors la direction du café dans lequel nous avions rendez-vous. Dans la voiture, je ressemblais à une adolescente à un premier rendez-vous, je répétai mon texte sans cesse.

Une fois garée, je ne mis pas longtemps à apercevoir cette silhouette, ce grand blond qui me fit accélerer ma respiration et le sourire présent sur mon visage s’intensifiait. Je ne m’attendais pas à cette réaction lorsque j’arrivai à sa hauteur, je ne pus m’empêcher de rire. “Je te remercie, mais je préfère tout de même conserver Liam, l’homme hein ! “ dis-je pour le taquiner, il venait d’utiliser une voix féminine. Je n’avais qu’une seule envie, pouvoir l’embrasser, mais étions-nous prêts à rendre cette relation officielle ? Je me contentais d’approcher mon visage du sien, déposer un tendre baiser sur sa joue, juste aux coins des lèvres avant de le suivre à l’intérieur de ce café. En homme galant, je le remerciai en passant à ses côtés et pris place face à lui. Je le vis mal à l’aise, à vrai dire je n’étais pas mieux non plus ! “Je vais très bien, je suis en repos pendant deux jours alors je vais en profiter pour rattraper les heures de sommeil qu’il me manque.” Je grimaçai légèrement ! “ Et toi, comment tu vas ? ça se passe bien au boulot ?” Ma nature curieuse prit le dessus, mais l’anxieté du premier rendez-vous me fit dire ce que je pensais. “ Tu sais que là, j’ai l’impression d’être une adolescente, enfin c’est difficile à expliquer.” Je continuais de grimacer légèrement, il devait vraiment me prendre pour une folle à penser ça. Je regardais autour de moi quelques secondes avant de reporter mon attention sur lui.

Pourquoi avais-je tendance à faire comme si nous n’étions que de simples amis, alors que mon coeur se mettait à accélérer dès que Liam se trouvait dans les parages. Je n’étais plus une enfant, une adolescente, qui était censée se cacher ! Je ne souhaitais qu’une seule chose, que cette relation n’aille pas trop vite, ‘ai déjà eu des histoires d’amour, une qui fait de moi cette femme meurtrie actuelle. La peur de faire le mauvais choix, de descendre de l’échelle en quelques heures, de croire qu’un homme puisse changer de sitôt, cependant lorsque mon regard se posait sur Liam, seul un sourire se dessinait sur mon visage, comme l’envie de venir dans ses bras, de n’être qu’une femme à choyer. Nous n’en étions qu’aux banalités, j’avais vraiment besoin de moments en sa compagnie, de ne pas paraître comme deux inconnus, ne passant que quelques nuits dans les bras l’un de l’autre, mais comment devions-nous considérer cette relation commencée ? Peut-être que cet endroit, ce café allait donner l’opportunité d’en parler un peu plus longuement. « Je compte bien profiter oui ! Après, j’espère que ton emploi du temps, te permettra de me réserver un peu de temps ?  » Un sourire malicieux prit possession de mon visage. Au final, voir cet homme me donnait l’opportunité de compter aux yeux de quelqu’un, de pouvoir égayer ma journée un peu. J’avais dévié la conversation en m’intéressant sa vie actuelle. « Je suis ravie de savoir ça, ça va te donner la possibilité de soulager un peu puis, en plus si tu as vite ressenti ce petit truc, ça ne peut que bien se passer.  » Je levai légèrement les épaules en signe d’accentuation à mes paroles. Alors que mes mains cherchèrent dans mon sac afin de sortir mon téléphone et le placer sur la table. Malgré le fait que je sois en repos, j’étais tout de même d’astreinte et je devais rester constamment joignable quoiqu’il puisse se passer.
Jetant un regard complice à Liam, je jetai un coup d’oeil vers la serveuse, elle ne semblait pas arriver et ils avaient encore du temps tranquilles car une file d’attente s’était créée devant ce comptoir. Le regard vers cette file d’attente fut furtif, il reprit, vite, le chemin vers celui de Liam. Je le regardai, pas comme n’importe quel homme, mais plutôt avec ce regard d’une jeune femme amoureuse. Malgré ce côté adolescente qui sommeillait en moi, je me devais d’arborer l’adulte siégeant ici aussi. A l’évocation de sa dernière phrase, je pris cet air interrogateur, quelque chose d’important se profilait, voici qu’à présent la peur commençait à hanter mon esprit. Ce fut cette phrase et surtout l’inquiétude que cela allait signifier qui m’incitait à me décaler sur cette banquette, continuant petit à petit, doucement afin de pouvoir accéder aux côtés de Liam. Fixant les prunelles de mes yeux dans les siennes. « Avant que tu ne continues Liam, je dois faire quelque chose !  » Je ne voulais pas continuer de lutter contre mes envies. Je ne le laissais pas continuer davantage, ce genre de début de phrase pouvait effrayer et présager une annonce négative. Je place alors mes mains contre ses joues avant de capturer ses lèvres afin de lui offrir ce baiser tendre, d’une douceur inébranlable, mais le serveur a choisi ce moment pour venir. « Je vais prendre une bière, merci !  » Il commande alors son whisky, avant que je replaçais une mèche de cheveux derrière l’oreille. « Maintenant, j’écoute ce que tu avais à me dire ? » Je ne bougeais pas, conservant la place à ses côtés, sur cette banquette, je venais juste d’attraper sa main, puis au fond, personne ne nous connaissait ici. Je préférais d’abord l’annoncer aux personnes proches moi avant qu’ils ne l’apprennent de manière impromptue.